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les mots et l'enchantement
16 février 2014

La Vie devant soi, Émile Ajar, alias Romain Gary (1975)

Prolifique écrivain ayant remporté un prix Goncourt avec Les Racines du ciel en 1956, Gary s’incarne sous le pseudonyme d’Émile Ajar vers la fin de sa vie en écrivant quatre livres dans les années 70 (de 1974 à 1979). Et il gagnera une seconde fois le Goncourt avec La Vie devant soi sans que personne ne sache la réelle identité de ce Ajar. Sa mort en 1980 dévoilera le mystère et sa paternité.

Roman saisissant par son style d’écriture très oral et percutant par son propos cru et sans artifice, La Vie devant soi relate les réflexions et les péripéties d’un jeune Arabe appelé Momo qui vit chez Mme Rosa, Juive ayant survécu au camp de concentration, depuis qu’il a trois ans. Fils de prostituée, il a été caché chez Mme Rosa par son père pour éviter d’être placé par l’État et de ce fait, stigmatisé par son origine de bâtard. Mme Rosa tient ainsi une pension pour enfants de prostituées et les protègent maternellement. Toutefois, Mme Rosa se fait vieille et perd sa mobilité – et son esprit - au fil du roman. Momo doit donc assumer des charges de plus en plus grandes malgré son jeune âge. Il est aussi confronté à l’intrusion de l’État et des services sociaux quant à la prise en charge des personnes âgées. Placera-t-il Mme Rosa alors qu’elle a su le protéger d’être lui-même placé?

Roman initiatique, La Vie devant soi incarne la parole vive d’un jeune non scolarisé mais diablement intelligent sur son quotidien. Par les épreuves, Momo apprendra sur l’amour, la vie et le don de soi, sur la tolérance, les jeux de pouvoirs et de séduction. Roman à lire absolument une fois dans sa vie!

               « Madame Rosa avait maintenant des absences de plus en plus prolongées et elle passait parfois des heures entières sans rien sentir. Je pensais à la pancarte que Monsieur Reza le cordonnier mettait pour dire qu’en cas d’absence, il fallait s’adresser ailleurs, mais je n’ai jamais su à qui je pouvais m’adresser […]. Je m’asseyais sur le tabouret à côté d’elle, je lui prenais la main et j’attendais son retour. », dit Momo.

la-vie-devant-soi-02

Lire cette bonne bédé de Thierry Leprévost sur La Vie devant soi sur son blogue Nabuloscope : http://nababuloscope.over-blog.com/15-categorie-65602.html

 

Merci à Marie-Pascale et Annabelle pour cette suggestion coup de cœur!

 

 

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